Ecrit à l'écran - David Cohen - 1997

  1. Le contexte de lecture
  2. Ecriture sur les journaux Internet
  3. Spécificités & problèmes
  4. Ecrire pour les moteurs
  5. Autres points de vue



1 - Le contexte de lecture

Nous savons que la vitesse de lecture à l'écran est diminuée de - 30% par rapport au livre. Il ne s'agit pas d'habitudes de lecture à prendre par de futures générations mais d'un problème d'ergonomie.
L'écran est trop petit (+ de 50% en 14 pouces) pour lire
à l'aise, pour globaliser une page.
Enfin à cause du coût des communications, le Web incite à la rapidité et à la copie.

Peut-on dire pour autant que tous les textes un peu longs sont à proscrire dans une politique éditoriale en ligne?

Nous observons sur certains sites des écrits courts et en gros caractères.
Nous pouvons aussi voir certains journalistes mettre sur le Web un article complet quand, sur le papier, celui-ci a été réduit à un encadré. cf Libération Multimédia - Francis Mizio à propos du CD Rom sur Le cinéma.
Mais d'autres, et non des moindres, parmi la presse quotidienne, Le Monde, Libération, Les Echos n'hésitent plus à mettre des articles entiers à copier, télécharger ou imprimer.

La question reste donc ouverte. Dans le cas d'un texte excédant le format écran, un bouton de téléchargement ou/et un plan interactif de l'article aident l'interacteur à appréhender le texte..

2 - Ecriture sur les journaux Internet

Trois niveaux d'écriture constatés

A - Titraille - Sommaire hypertexte court
Ce premier sommaire hypertextuel tient lieu de plan et revoie directement à chaque développement dans la même page évitant ainsi la manipulation de l'ascenseur et la régénération de la page (blanc entre deux affichages). Nous le retrouvons parfois sous la forme d'une seule ligne en bas et en haut des pages.
Si le magazine a choisi une ligne plus graphique cf ci dessous, cette première page s'efforce alors de ressembler à un écran de CD Rom, elle s'éloigne ainsi de la référence à la mise en page papier.

B - Un premier développement type "dépèche de presse"
Si la titraille ne suffit pas au journaliste pour annoncer ce qu'il y a dans son article, il a recours à la dépèche de presse, au "Lead", quatre lignes sur le sujet, l'équivalent d'un chapo avec les termes forts et donc les mots-clés qui le caractérisent.
A ce niveau de connaissance du sujet, et sachant les difficultés de lecture à l'écran, faut-il encore publier le texte intégral ou le proposer directement au téléchargement?
La pluparts des journaux tranchent en publiant le texte intégral peut-être pour saturer les moteurs avec l'indexation des mots.


C - Le texte entier de l'article
Pour ce texte entier, la mise en page tient souvent à une justification sur toute la largeur ce qu'aucune publication - papier ne fait plus car le gris du bloc de texte devient trop massif pour encourager la lecture. Il faut dire que la justification et la césure n'existent pas sur le web. Tous les textes restent en drapeaux
Nous ne savons pas tous manier l'encadré et les blancs à l'écran. Est-ce parce que nous cumulons sur le Web tous les postes de l'édition, aussi bien le rédacteur que le metteur en page?
Si le journaliste tient compte de cette lecture malaisée, il ne dépasse pas le format A4. Pour éviter les manipulations d'ascenseurs, il pense alors à intégrer des boutons intermédiaires qui font défiler sa mise en page en 2 écrans pleins.
Sinon...l'ascenseur nous ramène au parchemin à dérouler jusqu'à la fin.

3 - Autres traits spécifiques et problèmes

Le contact e mail n'apparait dans aucun autre média. C'est un appel constant à la communication dans l'autre sens : abonnez-vous, contacter l'auteur, répondez à nos questions, laissez nous votre adresse..…

Les journalistes sont ainsi confrontés à un aspect nouveau de leur activité. Ils doivent répondre de leurs écrits directement aux lecteurs - internautes. Problème de responsabilité, (le journaliste peut-il répondre pour son journal?) mais aussi de disponibilité, de temps passé.

La fraîcheur de l'information garantit un meilleur repérage par les moteurs et, aussi, les agents "intelligents.

Seule constante sur Internet, l'hypertexte est en couleur, le texte en noir …et encore pas toujours. La couleur bleue, la plus répandue, intervient déja comme un appel de l'oeil à la manière des intertitres. Libération, fidèle à sa charte graphique, les a fait passer au rouge. Enfin le soulignement, hérité des écrans noirs et blancs, ralenti la lecture.

Cet hypertexte trouve son meilleur usage dans les notes de bas de page. L'accés à la note devient instantanné
1. Il reste aux rédacteurs qui ont pensé cet usage à ne pas oublier une voie retour de la note vers la partie du texte, un instant, quittée.

Problèmes
Les liens intégrés au texte posent le problème de la continuité de lecture. Un lien est une invitation au zapping, pourtant la "netiquette" se fait un principe de les multiplier. Une politique éditoriale doit être adoptée pour intégrer des liens sans diminuer l'"audimat". Lyon Capitale présente ses liens (orange) vers les développements en fin de lead. Au retour sur les lead, le lien a pris la couleur du texte comme
ceci.

Les accents français sont maintenant mieux traités dans le corps du texte mais ils apparaissent toujours mal dans le "TITLE" du document (cf la barre en haut de page) et ils sont prohibés dans les noms des fichiers html.

... / .....

4 - Ecrire pour les moteurs et les agents

Les systèmes de recherches sur Internet (plein texte, interrogation booléenne, agents…) induisent une rédaction spécifique qui donne la primauté aux mots importants, aux mots des lecteurs, aux mots clés.
La première démarche d'écriture sur Internet doit consister à lister les mots par lesquels l'information serait recherchée. Ensuite, ces mots seraient introduits dans l'article par ordre d'importance. L'écriture d'un titre, d'un chapo ou de sous-titre nous ont déja habitués à cette pratique qu'il faut cependant systématiser. cf Etudes sur les moteurs et
"Le Plan de Communication @"

5 - Autres sites - points de vue sur le même sujet

CARTE DE PRESSE- La pyramide inversée

La Grande Oreille- Revue de Presse interactive

Writing for the Web - Nombreux liens vers des sites américains.

1 - N'est-ce-pas?

David Cohen© - 1998 - Tous liens vers cette page encouragés - Usages à des fins professionnelles soumis au droit d'auteur.


















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ICILABAS - Site Web
ICILABAS - Site Web - L'interactivité et l'inscription dans l'écran nous incitent à l'invention de nouvelles mises en page. Ici, la fenêtre centrale sert d'affichage aux liens répartis sur le pourtour. Les fenêtres périphériques affichent ensuite des informations complémentaires du cadre central.
NETOFFICE - site Web
NETOFFICE - site Web - Alors que le Web reste dominé par l'écrit, ses premières pages appartiennent déja à l'audiovisuel. Ce type de sommaire ne se rencontre que sur écran interactif.